INTERVIEW – La situation épidémiologique s’aggrave, en France. Certaines métropoles vont désormais face à un confinement larvé. Jusqu’à présent, le gouvernement n’est pas allé jusqu’à décider une mise sous cloche totale. Il aurait tort de le faire, estime d’ailleurs Eric Verhaeghe.
Eric Verhaeghe est haut-fonctionnaire, fondateur du cabinet Parménide. Il est diplômé de l’ENA.
Planet : De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un second confinement (parfois local, parfois national) dans les semaines qui viennent. Serait-il pertinent de reconfiner la population française ? L’économie peut-elle le supporter ?
Eric Verhaeghe : Plus que jamais, le divorce entre la précaution sanitaire et le développement économique est consommé. D’un point de vue sanitaire, on peut comprendre qu’un nouveau confinement permettrait de ralentir à nouveau la circulation du virus. Limiter la circulation des humains limite aussi la circulation des maladies qu’ils transmettent. Économiquement, en revanche, dès lors que nous sommes sortis de l’autarcie depuis plusieurs siècles et que nous avons choisi une logique de libre-échange depuis plusieurs décennies, toute limitation dans la circulation des échanges pose…