La « guerre des races » a, semble-t-il, remplacé la lutte des classes. C’est en tout cas ce qu’estime Manuel Valls, qui occupait il y a quelques années encore le poste de Premier ministre. Une analyse dangereuse et factuellement fausse, estime l’économiste Frédéric Farah, qui appelle à recréer du commun.
Planet : « La lutte des classes disparaît au profit de la guerre entre races », affirmait récemment Manuel Valls, en pleine page chez Valeurs Actuelles. L’ancien Premier ministre de François Hollande fait évidemment référence aux tensions suivant la mort de George Floyd et la soudaine médiatisation de l’affaire Traoré. Ce postulat vous semble-t-il pertinent ? Peut-on vraiment parler de « guerre des races » ?
Frédéric Farah : Je pense que sur ces questions, il faut être prudent avec les mots que l’on emploie. Souvent le goût de la formule, le désir de choquer nuisent à la réflexion. Passer d’une lutte à une guerre est déjà dans le vocabulaire et les intentions une montée d’un cran. Et je trouve préoccupant de nourrir ce type de propos.
La société française, comme nombre de sociétés occidentales pour ne parler que d’elles sont le siège de discriminations, de racismes qui existent, et il ne s’agit pas de les nier, plus encore, il s’agit…