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La « guerre des races » a, semble-t-il, remplacé la lutte des classes. C’est en tout cas ce qu’estime Manuel Valls, qui occupait il y a quelques années encore le poste de Premier ministre. Une analyse qui n’est pas sans présenter quelques erreurs, estime Eric Verhaeghe, entrepreneur et fondateur du Courrier des stratèges.

Planet : « La lutte des classes disparaît au profit de la guerre entre races », affirmait récemment Manuel Valls, en pleine page chez Valeurs Actuelles. L’ancien Premier ministre de François Hollande fait évidemment référence aux tensions suivant la mort de George Floyd et la soudaine médiatisation de l’affaire Traoré. Ce postulat vous semble-t-il pertinent ? Peut-on vraiment parler de « guerre des races » ?

Eric Verhaeghe : Il y a plusieurs erreurs, de mon point de vue, dans l’analyse de Manuel Valls. La première consiste à présenter les blancs comme les héritiers des classes dominantes, et les autres « races » comme les héritières du prolétariat. Cette comparaison n’a pas de sens. Il y a des Blancs riches et des Blancs pauvres, et il y a des situations très contrastées dans les populations immigrées. C’est un premier point essentiel. N’oublions jamais qu’une part importante de notre immigration est constituée d’Asiatiques qui n’ont aucune…

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