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La gauche critique l’absence des députés macronistes après l’adoption d’une proposition du RN

Ce jeudi, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution du Rassemblement national visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968. La majorité a voté à 185 voix contre 184, avec le soutien des groupes LR et Horizons. Ce scrutin a été marqué par une faible participation des députés macronistes, notamment leur chef de file Gabriel Attal.

Marine Le Pen, la cheffe des députés d’extrême droite, a qualifié cette journée d’« historique » pour son parti. Elle a souligné qu’il s’agissait du premier texte de son groupe adopté par l’Assemblée, alors que leurs précédentes initiatives avaient toujours rencontré une opposition de principe.

Une participation limitée des députés de la majorité

La gauche a dénoncé la faible présence des députés d’Ensemble pour la République lors du vote. Sur 92 députés, seulement 40 étaient présents au Palais Bourbon. Parmi eux, 30 ont voté contre le texte et trois se sont abstenus.

Le groupe La France insoumise a déclaré que cette faible mobilisation avait permis à l’extrême droite de faire adopter un texte qu’il qualifie d’« algérophobe et haineux ».

De son côté, le député Alexis Corbière a regretté que la majorité ait perdu la majorité d’un seul vote, soulignant que cette situation résultait « de l’alliance avec LR et le RN » et du peu de présence des macronistes.

Une absence remarquée et ses conséquences

L’absence de Gabriel Attal, qui est à la fois le leader du parti macroniste et du groupe à l’Assemblée, a particulièrement été soulignée. Il était ce matin-là à un forum sur la transformation durable du tourisme.

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, a critiqué cette absence en déclarant que « ils étaient où les macronistes ? Gabriel Attal absent ! »

Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste, a également pointé la situation. Elle a affirmé que « l’absence des macronistes a donné une victoire au RN » et que leur absence empêchait de faire face efficacement à l’extrême droite.

Gabriel Attal avait lui-même exprimé en janvier sa volonté de dénoncer l’accord de 1968, notamment en réaction à l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Cependant, son groupe s’était opposé au texte du RN.

Une participation variable dans tous les groupes

Il est important de noter que la participation n’a pas été limitée à la majorité. Parmi les autres groupes, 52 députés LFI sur 72, 53 socialistes sur 69, 32 écologistes sur 38, ainsi que quelques députés du groupe communiste, ont pris part au vote. Douze députés MoDem étaient présents, avec 10 contre et deux abstentions. Trois députés Liot sur 22 ont également voté.

Bien que la résolution n’ait pas de valeur législative, Marine Le Pen a demandé au gouvernement de « tenir compte » du vote du Parlement lors de la « niche parlementaire » du RN, qui lui permet de fixer l’ordre du jour de l’Assemblée.

Elle a insisté en déclarant que « rien ne justifie plus le maintien de cette convention » et a critiqué la gauche, qu’elle accuse de multiplier « hurlements, insultes, diffamations » pour rejeter cette décision.

Perspectives et tensions à venir

Suite à cette victoire, le RN espère faire adopter une nouvelle proposition de loi pour rétablir le délit de séjour irrégulier. Si le calendrier le permet, le parti prévoit également d’autres initiatives, comme un texte visant à « limiter les frais bancaires » ou à instaurer la « gratuité des parkings d’hôpitaux », notamment soutenu par La France insoumise.

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