Une vidéo montrant le vice-président du Sénat, Pierre Ouzoulias, en train de vomir, a été publiée par le média Frontières, provoquant une vive réaction politique et médiatique. Les images, largement diffusées sur les réseaux sociaux, montrent le sénateur touché par le syndrome de Gilbert lors d’une séance dans la nuit de mercredi à jeudi. La vidéo, qui a dépassé deux millions de vues, a été qualifiée d’exclusivité par le média, mais cette diffusion a été rapidement critiquée.
Plusieurs responsables politiques et journalistes ont dénoncé le caractère dégradant de la publication. Certains ont aussi contesté la légitimité de qualifier ces images d’« exclusivité », étant donné qu’elles ont été fournies par le Sénat. Frontières a été accusé de pratiques peu éthiques dans le domaine du journalisme.
Le syndrome de Gilbert, une explication du sénateur
Dans un communiqué, Pierre Ouzoulias a expliqué qu’il souffrait du syndrome de Gilbert, une maladie génétique. Il a précisé que cette maladie pouvait provoquer des symptômes comme ceux observés lors de ses malaises, surtout en cas de fatigue ou de stress importants. Le sénateur a rappelé avoir présidé de nombreuses séances tard dans la nuit ces dernières semaines. Il a insisté sur le fait que cette affection, bénigne et incurable, n’affectait pas ses capacités à exercer ses fonctions.
Certaines images du malaise ont été reprises par BFMTV sur son site internet, mais la chaîne a précisé qu’elles n’ont jamais été diffusées à l’antenne. Avec l’accord du sénateur, BFMTV a flouté les images et a expliqué qu’elles avaient été retirées par la suite. Pierre Ouzoulias a salué cette décision, tout en critiquant Frontières, qu’il accuse de faire preuve d’indécence.
Une vague de soutiens transpartisane
Face à cette affaire, un large mouvement de soutien s’est organisé, venu aussi bien de la gauche que de la droite. Le député Pierre Cazeneuve, de la majorité, a salué le sénateur comme « un immense serviteur de l’État » et a dénoncé le voyeurisme de certains médias.
Les réactions de la droite et de la gauche
Les réactions à droite ont été également nombreuses. Wandrille de Guerpel, journaliste, a dénoncé ce qu’il qualifie de « niveau zéro » en matière d’éthique. Certains élus LR, comme Stéphane Le Rudulier, ont souligné que, malgré leurs différences politiques, Pierre Ouzoulias mérite le respect pour son engagement. D’autres, comme Lauriane Josende et Francis Szpiner, lui ont apporté leur soutien.
À gauche, le député socialiste Paul Christophle a qualifié la diffusion de cette vidéo d’« absence totale d’humanité et de déontologie ». Rémi Féraud, sénateur socialiste, a évoqué leur amitié et leur solidarité. Emmanuel Grégoire, également socialiste, a dénoncé « l’indignité » des médias qui ont diffusé ces images. François Ruffin (écologiste) et Manuel Bompard (LFI) ont critiqué la pratique de médias jugés charognards, exploitant la faiblesse humaine. La présidente de la région Occitanie a aussi exprimé son soutien au sénateur et dénoncé les méthodes du média Frontières.
Plusieurs autres responsables politiques ont pris position, qualifiant les pratiques de Frontières d’indignes. Boris Vallaud, député socialiste, a dénoncé « un torchon d’extrême droite » tandis qu’Ian Brossat, sénateur communiste, a critiqué un média qui se « vautre dans des polémiques misérables ».
Le monde médiatique s’indigne
Les médias ont également réagi. Hadrien Mathoux, de Marianne, a exprimé son « soutien complet » face à ce qu’il considère comme des pratiques médiatiques indignes. Marguerite Stern, essayiste, a adressé ses vœux de rétablissement à Pierre Ouzoulias. Bertrand Guyot, de FP+, a critiqué Frontières, qu’il accuse de faire du militantisme plutôt que du journalisme.














