Le procureur national antiterroriste, Olivier Christen, a déclaré ce lundi 3 novembre sur France Inter que la menace terroriste en France « reste vive » dix ans après les attentats du 13 novembre 2015. Selon lui, cette menace a « beaucoup évolué » mais demeure très présente.
Il explique que le nombre de procédures ouvertes par le parquet national antiterroriste est aujourd’hui parmi les plus élevés depuis cinq ans. « La menace est très présente », a-t-il souligné, insistant sur le fait que la situation reste préoccupante.
Une menace qui a changé
Olivier Christen précise que la menace a évolué : il constate une « autonomisation des individus » impliqués dans des projets d’action. Ces personnes agissent souvent de manière indépendante, avec « moins de contact direct avec les organisations terroristes ». Au début des années 2010, la menace était plutôt « exogène », organisée depuis l’étranger.
Un rajeunissement important
Le procureur évoque également un « très fort rajeunissement » des personnes mises en cause. Depuis le début de l’année, 17 mineurs ont été mis en examen pour des faits de terrorisme, après 19 en 2024.
Ce phénomène, qui a émergé en 2023 à l’échelle européenne, est lié à la manière dont des groupes comme Daesh ou Al-Qaïda diffusent leur propagande. Selon Olivier Christen, ces organisations utilisent des formats très courts, peu approfondis, avec beaucoup d’images, qui captent rapidement l’attention des jeunes. Il souligne que ces contenus, alimentés par des algorithmes, conduisent souvent à des recherches sur la violence et le jihad.
Une nouvelle menace : l’ultradroite
Le procureur mentionne aussi l’émergence, depuis trois à quatre ans, de la menace terroriste d’extrême droite. En 2025, cinq procédures ont été ouvertes dans ce domaine, témoignant d’une radicalisation violente liée à une expression politique d’extrême droite.
Ce contexte de radicalisation, aussi bien islamiste qu’ultradroite, montre la diversité et l’évolution de la menace terroriste en France.
