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Une mobilisation imminente des acteurs de la vape à Paris

Ce mardi, des centaines de professionnels de la filière de la vape se rassembleront à Paris pour protester contre l’article 23 du Projet de loi de finances (PLF) 2026. Ce texte prévoit notamment d’imposer une taxe sur les e-liquides, ce qui pourrait mettre en danger 4 000 emplois dans le secteur.

Les participants, comprenant des entreprises, des fabricants de e-liquides, des sites de vente en ligne et des boutiques spécialisées, se mobilisent pour défendre leur activité. La manifestation débutera à 12 heures aux Invalides, avant de se diriger en cortège jusqu’au ministère de la Santé.

Un texte contesté et ses implications

Le projet de loi, intégré dans le cadre du plan national anti-tabac 2020-2027, suscite une forte opposition. Il prévoit une taxe de 30 à 50 centimes d’euro par flacon de 10 millilitres, vendu généralement entre 5 et 7 euros. Par ailleurs, les boutiques de vapotage devront obtenir un agrément comparable à celui des buralistes, avec notamment des restrictions sur la proximité avec les écoles.

La vente à distance aux particuliers, représentant environ un quart des ventes dans la filière, sera également interdite, ce qui inquiète fortement les professionnels.

Une menace pour l’emploi et la santé économique

Selon Jean Moiroud, président de la Fédération Interprofessionnelle de la Vape (FIVAPE), ce projet de loi est « destructeur » et a été élaboré sans leur participation. Il souligne que l’interdiction de la vente en ligne pourrait entraîner la suppression immédiate de 4 000 emplois, sur un total de 25 000.

La FIVAPE insiste aussi sur le fait que le vapotage constitue une solution pour aider à arrêter de fumer. Elle estime que deux millions de Français ont utilisé la vape pour se libérer du tabac, parmi quatre millions de vapoteurs dans le pays.

Une critique de la logique économique

Le président de la fédération dénonce ce qu’il qualifie d’absurdité économique. Il rappelle que le tabac coûte chaque année 156 milliards d’euros aux collectivités, en termes de coûts sociaux et de mortalité, avec 75 000 décès liés au tabagisme.

Il accuse le gouvernement de vouloir détruire la filière de la vape pour favoriser l’industrie du tabac et certains buralistes. La fédération a lancé une pétition début octobre, intitulée « Vaper n’est pas fumer », qui a recueilli plus de 230 000 signatures à ce jour.

Une opposition croissante et des précédents européens

Malgré la mobilisation et la contestation, l’Assemblée nationale et le Sénat ont voté contre cette disposition, offrant une première victoire à la filière. Cependant, la lutte est encore loin d’être terminée.

En Europe, d’autres pays ont déjà adopté des taxes sur la vape. En 2021, l’Allemagne a instauré une taxe progressive, augmentant le prix des e-liquides de 64 % sur cinq ans. Selon des experts, ces mesures ont souvent eu l’effet inverse, en incitant certains vapoteurs à revenir au tabac, notamment en raison de la hausse des prix.

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