Un an après le procès des viols de Mazan : le combat de Gisèle Pelicot
Il y a exactement un an, la cour criminelle du Vaucluse a rendu son verdict dans l’affaire des viols de Mazan. Quarante-six accusés, dont Dominique Pelicot, ont été condamnés à des peines de prison allant de trois ans, dont deux avec sursis, à la réclusion criminelle à perpétuité. Après quatre mois de débats, cette affaire a marqué l’opinion publique.
Ce procès médiatique a été suivi par des millions de Français. La victime, Gisèle Pelicot, alors âgée de 73 ans, a témoigné avec courage. Violée par son ex-mari et plusieurs inconnus recrutés sur Internet, elle a choisi de rendre cette procédure publique, refusant le huis clos lors des audiences à Avignon. Son témoignage a suscité une forte émotion et a permis de mettre en lumière la gravité des violences sexuelles.
Les réactions ont été nombreuses, tant en France qu’à l’étranger. La décision du 19 décembre 2024 a été saluée par des responsables politiques, dont l’ancien Premier ministre François Bayrou, qui a souligné que « le combat de Gisèle Pelicot nous oblige tous ». Des chefs de gouvernements étrangers, comme Pedro Sanchez en Espagne et Olaf Scholz en Allemagne, ont également exprimé leur soutien.
Une femme qui se reconstruit et devient une icône mondiale
Depuis le verdict, Gisèle Pelicot a exprimé ses sentiments face à cette épreuve. Elle a déclaré qu’elle se sentait prête à se reconstruire, même si elle affirme que le chemin a été difficile. La femme de 73 ans a aussi indiqué qu’elle voulait continuer à faire entendre sa voix.
Son combat ne s’est pas limité aux tribunaux. Elle est devenue une figure emblématique du mouvement contre les violences sexuelles. Son courage lui a valu d’être élevée, en juillet 2025, au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Elle reçoit aujourd’hui un grand nombre de lettres témoignant de la reconnaissance et de la gratitude du public.
Me Stéphane Bonbanneau, son avocat, souligne que la parole de Gisèle Pelicot a permis de faire évoluer la perception de la lutte contre les violences sexuelles. Selon lui, « personne ne peut nier que la question a progressé depuis Mazan » grâce à son engagement.
Une mémoire et une représentation dans la littérature et la BD
Pour immortaliser son combat, plusieurs œuvres ont été réalisées. Lors du procès, une équipe d’anthropologues, de femmes et d’hommes, a mené une enquête en marge de la procédure, donnant lieu à un livre intitulé « Mazan, anthropologie d’un procès pour viol ». Une bande dessinée, « Notre affaire », de 300 pages, a également été publiée pour décrire le procès et explorer des thèmes comme la construction de la masculinité ou la culture du viol.
Sa fille, Caroline Darian, a publié un ouvrage intitulé « Pour que l’on se souvienne », dans lequel elle raconte son propre parcours de lutte contre la soumission chimique. Gisèle Pelicot, quant à elle, termine actuellement ses mémoires, qui seront publiés en février 2026 sous le titre « Et la joie de vivre », avec la collaboration de la journaliste Judith Perrignon. Ces mémoires seront une occasion pour elle de raconter son histoire avec ses propres mots et d’envoyer un message d’espoir.
Une reconnaissance internationale
Au-delà des frontières françaises, Gisèle Pelicot est devenue un symbole mondial. Au Colorado, elle a été invitée à intervenir lors d’une table ronde sur les violences faites aux femmes. En Allemagne, au Royaume-Uni et en Australie, elle a été conviée par des responsables politiques et des experts pour participer à des conférences et des forums.
Aux États-Unis, le magazine « Time » l’a intégrée dans sa liste des « Femmes de l’année » en février 2025. Le journal saluait son « combat courageux » et soulignait que son choix de révéler son identité avait inspiré des survivantes du monde entier. La journaliste Vive Walt a notamment écrit que son engagement a ouvert une porte jusqu’alors verrouillée, permettant à d’autres victimes de sortir de l’ombre.
En résumé, un an après l’affaire des viols de Mazan, Gisèle Pelicot incarne toujours un symbole de courage, de résilience et de lutte contre les violences sexuelles. Son parcours continue de marquer les esprits, tant en France qu’à l’international.














