Le Rassemblement national souhaite rouvrir les maisons closes
Le député du Rassemblement national (RN) de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, prépare actuellement une proposition de loi visant à légaliser à nouveau les maisons closes. Selon lui, ces établissements seraient « tenus par les prostituées elles-mêmes » et porteraient un autre nom que « maison close », terme qu’il estime obsolète et chargé d’une mauvaise réputation.
Le député explique que cette première version de la loi est prête, mais doit encore être améliorée. Il précise également bénéficier du soutien de Marine Le Pen pour cette initiative.
Une nouvelle organisation pour des maisons closes
Jean-Philippe Tanguy envisage que ces établissements soient gérés en mode coopératif, directement par les prostituées. Il souhaite également éviter l’appellation « maison close » qui, selon lui, ne laisse pas une bonne image.
Les motivations du député
Le député RN explique que son engagement dans ce dossier est lié à son expérience avec une association d’aide aux personnes prostituées. Il évoque la précarité, la souffrance et la violence quotidienne que subiraient ces femmes. Selon lui, la loi de 2016, qui interdit l’achat d’actes sexuels, a contribué à aggraver leur situation.
En 2024, on recense en France 1 579 victimes de proxénétisme ou de recours délictuel à la prostitution, dont 659 mineures, selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes.
Le contexte législatif et historique
En 2024, le gouvernement a dévoilé une stratégie nationale pour lutter contre la prostitution, notamment en soulignant qu’il est « trop simple aujourd’hui de devenir proxénète ». Dans le passé, la loi « Marthe Richard » de 1946 avait entraîné la fermeture de 1 400 maisons closes en France. Cependant, dès 1973, certains responsables, dont la conseillère municipale de Paris à l’origine de la loi, ont reconnu que la prostitution ne pouvait pas être complètement empêchée.
Ce débat reste actuel. Un député LR, Philippe Juvin, a lui aussi proposé en octobre 2024 une loi pour « sécuriser les droits des personnes qui se prostituent », qu’il souhaite faire adopter dès que le budget le permettra.
Une situation préoccupante
Selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes, entre 35 000 et 40 000 personnes seraient en situation de prostitution en France, la majorité étant des femmes. La question de leur protection et de leur sécurité demeure un enjeu majeur pour les autorités et la société.














