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Une condamnation qui marque un tournant à Saint-Étienne

Le lundi 1er décembre 2025, la justice a prononcé une décision lourde de conséquences pour la ville de Saint-Étienne. Gaël Perdriau, maire LR exclu de son parti, a été condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis, avec mandat de dépôt différé. Il a également écopé de cinq ans d’inéligibilité, avec exécution immédiate. La présidente du tribunal a déclaré : « Monsieur, vous ne pouvez plus être le maire de Saint-Étienne. »

Ce verdict marque la fin de la carrière politique de l’élu. Au centre de cette affaire : un stratagème élaboré en 2014 pour éliminer politiquement Gilles Artigues, son premier adjoint et rival interne. Lors du procès à Lyon, Pierre Gauttieri, ancien directeur de cabinet et fidèle compagnon de Perdriau pendant dix ans, a changé de camp. Il est aujourd’hui le principal accusateur de l’ancien maire.

Un échange compromettant et ses conséquences

En 2018, un enregistrement a révélé un échange entre Pierre Gauttieri et Gilles Artigues. Lors de cette conversation, Gauttieri a lancé la phrase devenue emblématique de l’affaire : « J’ai une vidéo de vous le c*l en l’air. » Il a ensuite menacé d’envoyer cette vidéo aux parents des élèves, ce qui a profondément choqué les magistrats. Cet épisode a mis en lumière la nature coercitive du système mis en place.

L’enquête a aussi dévoilé une tentative avortée visant un autre opposant politique, Michel Thiollière. Perdriau soupçonnait ce dernier de manœuvres contre lui. Là encore, il s’agissait d’un projet de compromission sexuelle. Pierre Gauttieri, aujourd’hui affaibli par la maladie et en instance de divorce, confie vouloir assumer ses actes. Il déclare : « J’ai honte », tout en affirmant n’avoir jamais agi sans l’approbation de son ancien patron. Gaël Perdriau, de son côté, nie toute implication dans ces manœuvres et accuse son ancien collaborateur d’inventer.

Une affaire qui secoue la mairie de Saint-Étienne

Selon les révélations, le maire aurait demandé à Gauttieri de trouver un moyen « de tenir » Gilles Artigues, craignant un « complot interne ». C’est ensuite un adjoint ambitieux, Samy Kéfi-Jérôme, qui aurait suggéré de monter un piège sexuel.

Gauttieri confirme avoir transmis cette idée au maire, puis avoir validé avec lui tous les détails, notamment le recours à un escort-boy, la mise en scène dans une chambre d’hôtel parisien, ainsi que les contreparties financières. Il affirme que « Monsieur le maire a pris la décision d’y aller » et qu’il a entendu Perdriau promettre de s’occuper du volet financier de l’opération.

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