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Un professeur d’histoire médiévale de Lyon 2 suscite la polémique

Un professeur d’histoire médiévale à l’université Lyon 2 (Rhône) a publié une liste de personnalités juives sur les réseaux sociaux, en les qualifiant de « gérnocidaires à boycotter ». Il a appelé au boycott « en toutes circonstances » d’une vingtaine de personnalités de confession juive, fin septembre dernier.

Cette publication a rapidement provoqué une vive réaction. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a dénoncé cette initiative, la considérant comme une provocation à la discrimination et à la violence. Elle a indiqué être prête à assister en justice les personnes diffamées.

On peut être professeur d’Histoire d’université, se croire progressiste, et faire des listes comme on en faisait sous l’Occupation. L’appel au boycott de personnes physiques, c’est de la provocation à la discrimination et à la violence. La Licra dénonce cette attitude…

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a lui aussi exprimé son soutien aux personnes concernées, parmi lesquelles figurent Yonathan Arfi (président du CRIF), le réalisateur Yvan Attal, l’animateur Arthur, l’actrice Charlotte Gainsbourg, ou encore le philosophe Bernard-Henri Lévy.

De son côté, la direction de l’université a condamné « avec la plus grande fermeté » cette publication, estimant qu’elle ne reflète pas les valeurs de l’établissement. Elle a précisé qu’elle allait étudier les mesures disciplinaires possibles, tout en soulignant que le professeur en question n’occupe aucune fonction officielle représentant l’université et bénéficie d’un droit d’expression individuel.

Une réaction de l’université et des mesures possibles

Les responsables de l’université ont indiqué qu’ils allaient déterminer rapidement les actions à prendre face à cette situation. La publication en question a été considérée comme un dérapage, auquel l’établissement a tenu à se désolidariser complètement.

Julien Thierry, l’enseignant auteur de la publication, a assumé ses propos. Dans un mail transmis au Progrès, il a affirmé être victime d’une campagne de rétorsion suite à un article qu’il a publié sur l’antisémitisme de gauche, qualifié de « fake news » par ses détracteurs.

Il a également affirmé que cet article, traitant notamment des falsifications sionistes actuelles, avait été pertinent. Selon lui, ses propos ne visaient pas tous les juifs, mais certains sionistes qu’il accuse de soutenir le génocide en Palestine. Il a qualifié cette confusion de « typiquement antisémite ».

Julien Thierry, qui anime aussi une émission sur Le Média, a précisé qu’il s’agissait d’une « confusion » et a rejeté toute accusation d’antisémitisme. Il a aussi mentionné qu’il partageait régulièrement des publications de La France insoumise, un mouvement politique de gauche radicale, cofondé par Sophia Chirikou, alliée de Jean-Luc Mélenchon.

Contexte récent à Lyon 2

Ce dérapage intervient dans un contexte déjà sensible à Lyon 2. En avril dernier, l’université avait été la cible d’interruptions de cours par des manifestants propalestiniens d’extrême gauche. Ces derniers avaient perturbé un cours du professeur Fabrice Balanche, évoquant « l’entrisme islamiste » dans l’établissement.

En mai, un vice-président de l’université, qui avait démissionné à cause de ses prises de position sur le conflit à Gaza, avait dénoncé une « campagne de dénigrement public » à son encontre. La région avait alors décidé de suspendre ses subventions à l’université, accusée de dérives « islamo-gauchistes » par le député Laurent Wauquiez.

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