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Le missile nucléaire M51.4 : une nouvelle arme secrète en développement

ArianeGroup a récemment dévoilé ses avancées en matière de défense, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues. Parmi les nouveautés présentées figure le missile nucléaire intercontinental M51.4, dont certains détails restent encore confidentiels.

La France continue de moderniser son arsenal militaire. Elle prévoit notamment le lancement d’un nouveau missile air-sol nucléaire de 4e génération (ASN4G) d’ici 2035, ainsi qu’un missile balistique de nouvelle génération, le M51.4. Lors d’une visite dans les installations de Bordeaux, les responsables du groupe, créé en 2015 suite à une fusion entre Airbus et Safran, ont évoqué leurs projets dans le domaine de la défense. Parmi les armes présentées figurait un missile de plus de cinquante tonnes, mesurant 12 mètres de haut avec ses trois étages, le M51.3. Mais déjà, ils travaillent à la version suivante, le M51.4.

Les améliorations du M51.4 : portée, précision et capacité de pénétration

Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur publié en septembre 2025, ce nouveau missile devrait être opérationnel « au cours de la prochaine décennie ». Il sera déployé à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), notamment ceux de la classe SNLE 3G, qui doivent remplacer les sous-marins Le Triomphant actuellement en service. Leur livraison est prévue pour 2035.

Le M51.4 offrira des performances accrues par rapport à ses prédécesseurs, notamment en termes de portée, de précision et de capacité à contourner les défenses ennemies. Ces améliorations permettront de maintenir la crédibilité de la dissuasion nucléaire française face aux nouvelles menaces. Cette évolution technologique reflète également l’engagement de la France à rester à la pointe dans le domaine de la défense.

Selon AquitaineOnline, cette version du missile sera équipée de progrès technologiques progressifs. Il ne s’agira pas d’une révolution totale, mais d’un ensemble d’améliorations en matériaux composites et en systèmes de guidage. La confidentialité demeure, mais la DGA et ArianeGroup ont confirmé que ces avancées concernaient principalement la portée, la précision et la résistance aux contre-mesures antimissiles.

Actuellement, le M51.3 peut atteindre une distance de plus de 8 000 km. Le M51.4 devrait repousser cette distance à environ 10 000 km, permettant de frapper une cible stratégique sans quitter les eaux françaises. Ce développement est crucial face à des adversaires comme la Russie ou la Chine, situés à plusieurs milliers de kilomètres.

Navigation de pointe et contre-mesures pour limiter les imprécisions

De nombreux ingénieurs de groupes comme ArianeGroup, Safran, MBDA ou Thalès travaillent pour améliorer la précision du missile. Le M51.4 intégrera des systèmes de guidage sophistiqués, combinant navigation inertielle et corrections GPS, afin de réduire l’erreur à seulement quelques dizaines de mètres. Cela permettra de limiter les dégâts collatéraux en cas de lancement.

Par ailleurs, sa capacité de pénétration sera renforcée. Le missile pourrait être doté de leurres électroniques, suivre des trajectoires imprévisibles et disposer de têtes nucléaires MIRV (Multiple Independently Targetable Reentry Vehicles). Ces améliorations, déjà présentes sur le M51.3, seront optimisées dans les années à venir pour mieux contourner les systèmes antimissiles comme le S-500 ou le THAAD.

Le M51.4 sera d’abord testé en laboratoire jusqu’en 2028. Des essais de tirs depuis des plates-formes terrestres ou sous-marines seront réalisés entre 2028 et 2030. Ensuite, le missile sera progressivement intégré aux SNLE, en remplacement du M51.3. La mise en service opérationnelle est prévue pour 2035, avec une capacité de service estimée à 20 ou 30 ans.

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