Le chef d’état-major prévoit un choc potentiel dans quelques années
Le général Fabien Mandon, chef de l’état-major des Armées françaises, a déclaré ce mercredi 22 octobre que la France doit se préparer à un possible choc avec la Russie dans trois à quatre ans. Il explique que cette éventualité pourrait se présenter sous une forme hybride ou plus violente.
Il a précisé que l’objectif principal pour l’armée est d’être prête à faire face à une telle crise, justifiant ainsi l’effort de réarmement du pays. Selon lui, la menace russe pourrait continuer à tester la résilience de l’Europe et de la France dans les années à venir.
Une conscience accrue de la menace russe depuis le conflit en Ukraine
Au début du mois, le président Emmanuel Macron avait évoqué lors d’un sommet au Danemark que l’Europe était engagée dans une confrontation avec la Russie. Il avait souligné que la Russie multipliait les actions hostiles, notamment dans le cyberespace, et que la guerre en Ukraine représentait une menace directe pour le continent.
Macron avait également rappelé que la Russie utilisait la menace nucléaire et provoquait dans l’espace aérien, ce qui pousse la France à renforcer sa vigilance et ses capacités de défense.
Les autorités françaises n’hésitent plus à communiquer ouvertement sur les opérations de déstabilisation menées par Moscou à l’étranger. Par exemple, la diplomatie française a désigné le renseignement militaire russe comme responsable d’un piratage lors de la campagne présidentielle de 2017.
Le mode opératoire cyber-offensif de la Russie contre la France
Depuis plusieurs années, le renseignement militaire russe, notamment le groupe APT28, mène des attaques cybernétiques contre la France. Le 29 avril, le ministre français Jean-Noël Barrot a confirmé que ces cyberattaques étaient attribuées pour la première fois officiellement au GRU, le service de renseignement militaire russe.
Le groupe APT28, dont l’acronyme signifie « Menace persistante avancée », est connu pour ses actions visant à déstabiliser l’opinion publique et à affaiblir ses cibles, notamment les pays européens et les États-Unis. Des sanctions ont été imposées à des individus et entités liés à ce groupe.
Face à cette montée en intensité de la menace hybride, la France a publié un rapport de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Ce document détaille les attaques cybernétiques survenues entre 2021 et la fin de 2024, après un premier rapport publié en octobre 2023.