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Le SMIC sera-t-il également gelé en cas d’année blanche?

Dans le projet de budget pour 2026, le gouvernement prévoit de geler plusieurs prestations sociales, notamment les pensions de retraite qui sont habituellement revalorisées en fonction de l’inflation. La question se pose alors : le salaire minimum, lui aussi susceptible d’augmenter au 1er janvier, sera-t-il concerné par cette mesure?

Actuellement fixé à 1 801,80 euros bruts par mois, le SMIC doit normalement augmenter au 1er janvier 2026. Chaque année, son montant est revalorisé en fonction de l’inflation. Pour l’année prochaine, cette hausse devrait être d’environ 1,2 %, soit 21,42 euros, portant le SMIC à 1 823,42 euros.

Cependant, si le gouvernement décide de mettre en place une « année blanche », cette revalorisation pourrait ne pas avoir lieu. Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit effectivement un gel général des prestations sociales, des pensions et du barème de l’impôt sur le revenu. Tous ces éléments sont normalement revalorisés chaque année en fonction de l’inflation.

Le SMIC concerné ou non par l’année blanche ?

Face à cette question, certains se demandent si le SMIC pourrait lui aussi être gelé. Aucun texte officiel du projet de loi de finances ne mentionne explicitement cette possibilité. Selon l’économiste Pierre Madec, l’avis est clair : le SMIC ne serait pas concerné par cette année blanche.

Le SMIC est indexé automatiquement, et cela indépendamment du PLF ou bien du PLFSS (projet de loi de finances de la sécurité sociale), puisque sa revalorisation n’a pas d’impact budgétaire. Du moins pas d’impact direct

Concrètement, cela signifie qu’aucune mesure officielle n’est prévue pour geler le SMIC. Les salariés rémunérés à ce niveau peuvent donc être rassurés. Toutefois, rien n’empêche le gouvernement de décider autrement en dehors du cadre du budget.

La revalorisation automatique du SMIC conformément au code du travail

Selon le code du travail, la revalorisation du SMIC est automatique. Elle ne peut pas être rétrogradée ou annulée par le gouvernement, car la loi impose ce mécanisme. Pierre Madec précise que « annuler ce mécanisme n’est absolument pas dans le débat ».

Cependant, d’autres mesures prévues dans le cadre du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité sociale pourraient avoir un impact indirect sur les salaires. Par exemple, le 21 octobre, le ministre du Travail a indiqué que les exonérations de cotisations patronales allaient être réduites.

Réduction des exonérations de cotisations et impact potentiel

Ces exonérations, mises en place dans les années 1990, visaient à réduire l’écart entre brut et net pour les bas salaires. En 2023, leur coût pour les finances publiques s’élève à environ 75 milliards d’euros.

Le gouvernement envisage de réduire ces aides de 3 milliards d’euros en 2026, après déjà une réduction de 1,5 milliard d’euros. Selon Pierre Madec, cela pourrait influencer la masse salariale, mais pas nécessairement les augmentations de salaire.

Les augmentations de cotisations patronales pèsent bien sûr sur la masse salariale. Mais un employeur peut choisir de les répercuter en diminuant ses embauches, plutôt qu’en réduisant les augmentations de salaire.

Une possible baisse des augmentations pour les salaires élevés

Le gouvernement pourrait aussi décider de limiter les hausses pour certains salariés. Jean-Pierre Farandou a indiqué que les exonérations de cotisations pour le SMIC seront maximisées, ce qui pourrait limiter leur impact pour les salaires plus élevés.

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