« Je crois à l’autorité », Emmanuel Macron le disait lui-même lors de sa grande interview pour BFMTV et Mediapart. Pourtant certains n’hésitent pas à aller plus loin en parlant de président « autoritaire ». Analyse avec Olivier Rouquan, politologue et constitutionnaliste.
Planet : De nombreux commentateurs (et sondages) pointent du doigt l’incarnation autoritaire du pouvoir d’Emmanuel Macron, contrôle de l’exécutif, nomination du délégué général de son parti, verrouillage du vote des parlementaires… Est-ce vraiment nouveau ?
Olivier Rouquan : Le présidentialisme est consubstantiel à la Ve République. Les modalités de concentration du pouvoir évoluent cependant, jusqu’à cette fois-ci, passer par des conseillers communs à l’Elysée et à Matignon. Ceci est nouveau. Sur le fond, le quinquennat a renforcé le présidentialisme politique et administratif, alors qu’il n’améliore pas la légitimité d’opinion des présidents successifs. A cet égard, Emmanuel Macron semble mieux s’en sortir que ses prédécesseurs ; pourtant, il a lui aussi assez tôt perdu la confiance de la majorité des Français – plus tôt que Jacques Chirac après 2002 -, et quelques mesures fortes sont dépréciées (fin des contrats aidés, diminution des APL…